Accueil |

Quelques vérités sur le rapatriement des étrangers en situation irrégulière en Mauritanie

Quelques vérités sur le rapatriement des étrangers en situation irrégulière en Mauritanie

La cacophonie d’aujourd’hui sur la question de l’immigration m’interpelle, comme elle doit interpeller tout Mauritanien soucieux de la paix, de la sécurité et de l’image extérieure de son pays.
J’ai cependant hésité pendant longtemps avant d’en parler, n’ayant d’autres informations sur le sujet que celles qu’on reçoit par les réseaux sociaux, devenus malheureusement le lieu par excellence de l’intox et de la désinformation.
Après des investigations approfondies, des vérifications et des recoupements d’informations que j’ai pu glaner, je puis affirmer ici les vérités suivantes sur ce qui se passe :
1- La Mauritanie n’a jamais signé de convention avec l’Union Européenne l’engageant à devenir un lieu d’asile pour les migrants en situation irrégulière ou un garde-frontière du vieux continent. L’UE et notre pays ont juste signé une « Déclaration conjointe établissant un partenariat sur les migrations », dotée d’une feuille de route et dont les dispositions « et le plan d’action n’ont pas pour objectif de créer des droits ou obligations juridiques relevant du droit international ou national ». En d’autres termes, cette déclaration commune n’engage, ni l’Union Européenne, ni la Mauritanie.
2- Aucun étranger légalement installé Mauritanie ; c’est-à-dire disposant d’un titre de séjour dûment établi par les autorités du pays (une carte de séjour, un visa en cours de validité ou un reçu de dépôt d’un dossier de résidence) n’a été touché par les mesures de rétention et d’expulsion des étrangers en situation de résidence illégale sur le territoire national.
3- Aucun réfugié dûment recensé comme tel par le HCE et résident au camp de M’berra ou disposant d’un droit de circulation en Mauritanie, n’a été concerné par ces mesures.
4- Seules les personnes entrées légalement sur le territoire national à titre provisoire, et dont l’autorisation de séjour a expiré, ou celles qui s’y trouvent illégalement sont concernées par les opérations en cours pour le rapatriement des étrangers en situation irrégulière, dont le nombre s’est accru, de façon spectaculaire – et ma foi inquiétante – ces derniers temps.
5- Il n’y pas de preuves de traitements dégradants subis par les personnes arrêtées et rapatriées chez elles, et ceux qui crient à la violation des droits des immigrés le font souvent sans en présenter. Les vidéos, audios et photos qui circulent à ce sujet sont pour la plupart sans rapport avec la Mauritanie.
6- Les actions de rapatriement ont été décidées en parfaite concertation avec les autorités des pays d’origine des personnes concernées, dont les représentations diplomatiques et consulaires ont été reçues au ministère des affaires étrangères. De plus, des émissaires ont été envoyés dans ces mêmes pays, dont les autorités ont publiquement fait part de leur compréhension de la politique migratoire de notre pays et invité leurs ressortissants à régulariser leur présence en Mauritanie.

Faisons donc attention à la campagne d’intoxication qui vise notre pays ces derniers temps avec pour motif sa politique migratoire et sachons faire la différence entre les faits et les infox en la matière.

Idoumou Mohamed Lemine

Articles similaires