Mauritanie

Des partis et des députés appellent au boycott les simulacres de dialogues et de réunions : Déclaration

Des partis et des députés appellent au boycott les simulacres de dialogues et de réunions : Déclaration

Des partis et des députés ont publié une déclaration, dans laquelle, ils ont appelé toutes les forces de la jeunesse, notamment celles de l’opposition et des indépendants, et même celles qui sont dans la « majorité »,à serrer les rangs et à œuvrer pour balayer cette « classe flasque qui a conduit notre pays là où il est aujourd’hui, et à boycotter ces dialogues et ces simulacres de réunions qui tentent en vain de ressusciter des figures et des formations incapables de gérer leurs propres affaires, et encore moins de gérer un dialogue censé résoudre les problèmes du pays ».

Ci-aprés l’intégralité de cette déclaration :

Ces derniers jours, nous avons suivi des réunions entre le régime et certains hommes politiques, tant de l’opposition que de la majorité, en vue de préparer ce qu’on a appelé un dialogue. Cela a culminé hier soir avec une réunion au palais présidentiel, un discours du président et la désignation d’un coordinateur pour ce dialogue. Sur la base de ces informations et en examinant les personnalités présentes hier et leur représentativité sur la scène politique nationale, nous, soussignés, clarifions ce qui suit à l’opinion publique :

* Jusqu’à présent, la plupart de ceux qui tiennent les ficelles de ce jeu sont des hommes politiques impliqués dans la mauvaise situation du pays, que ce soit par leurs pratiques autoritaires passées ou par leurs insuffisances en action politique. La plupart des participants, toutes formations politiques confondues, alliés ou opposants, sont considérés comme faisant partie du passé et non du présent, et encore moins de l’avenir. Certains d’entre eux ont été rejetés par les urnes, et d’autres imposent leur présence en gravitant systématiquement autour des sommets de tous les régimes en place. Ils ne peuvent pas alors déterminer l’avenir de jeunes qui sont à des années-lumière de leur façon de penser, de leur comportement, de leurs ambitions, de leurs aspirations et de leur compréhension des réalités du moment.

* Les jeunes et les forces vives de la jeunesse mauritanienne ont été clairement et systématiquement exclus de ces consultations, malgré leur envergure démographique, leur supériorité électorale et leur présence sur le terrain, et même pendant toutes les périodes du régime actuel dans son premier mandat, et ce qui est écoulé du second, malgré le slogan trompeur du « mandat de la jeunesse ». Cette exclusion s’est concrétisée au cours des étapes précédentes par la privation de l’agrément des partis politiques, la répression des mouvements de jeunesse de l’opposition, l’adoption de la loi sur les symboles et l’emprisonnement des opposants, des blogueurs et des personnes ayant des opinions dissidentes, ainsi que la répression et l’emprisonnement des jeunes qui manifestaient pour leurs droits, comme les médecins, les infirmières et les enseignants, et ceux qui avaient de multiples revendications. Les jeunes ont également souffert de privation dans le cadre des postes dans l’Exécutif, en raison du recyclage de ces personnes et de leurs dérivés, y compris ceux impliqués dans la corruption.
* Presque toutes ces personnalités ont été mises à l’œuvre et ont échoué dans tous les dialogues menés avec les régimes précédents. En effet, les personnes les plus indiquées comme étant concernées aujourd’hui par le lancement de ce dialogue font partie de la tranchée politique alliée au régime , responsable de la détérioration continuelle de la situation du pays au cours des dernières décennies. On ne peut pas compter sur elles aujourd’hui pour sauver le pays et résoudre ses problèmes, et elles tourneront dans l’orbite du régime pour justifier et faire obstruction, comme elles l’ont fait dans les périodes précédentes.

* Nous appelons toutes les forces de la jeunesse, notamment celles de l’opposition et des indépendants, et même celles qui sont dans la « majorité », qui souffrent de cette marginalisation et de ce plafond bas, ainsi que la jeunesse de la diaspora, les jeunes syndicalistes et les professionnels des médias, à serrer les rangs et à œuvrer pour balayer cette classe flasque qui a conduit notre pays là où il est aujourd’hui, et à boycotter ces dialogues et ces simulacres de réunions qui tentent en vain de ressusciter des figures et des formations incapables de gérer leurs propres affaires, et encore moins de gérer un dialogue censé résoudre les problèmes du pays.

Nouakchott, lundi 10 mars 2025

Signataires :
Nouredine Mohamedou, président du parti « Mauritanie en avant », privé d’agrément depuis 2017
Yacoub Ahmed Lamrabet, président du mouvement Kavana
Mohamed Lemine Sidi Maouloud, député
Yahya Loud, député
Khali Diallo, député
Mohamed Bouya Cheikh Mohamed Vadel, député

Source: Essahraa.net

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