Vente de la Première Cargaison de Gaz du Champ Offshore Tortue/Ahmim : Retombées pour la Mauritanie et le Sénégal
Le 23 février 2025, la première cargaison de gaz naturel liquéfié (GNL) provenant du champ offshore de Tortue/Ahmeyim, partagé entre la Mauritanie et le Sénégal, a été vendue, marquant une étape significative dans l’exploitation des ressources gazières de la région. Cette cargaison, d’un volume de 178 000 mètres cubes, représente non seulement un jalon dans le développement énergétique des deux pays, mais également un point de départ pour une analyse approfondie des retombées économiques et stratégiques de cette exploitation.
Répartition des Revenus
Selon l’accord de partage de production établi entre la Mauritanie, le Sénégal et la société British Petroleum (BP), les revenus générés par la vente de gaz sont répartis de manière à refléter les investissements et les risques encourus. Ainsi, 75 % des revenus sont alloués à BP et à ses partenaires pour couvrir les coûts d’exploration et de production. Les 25 % restants, représentant les bénéfices, sont ensuite répartis entre les parties prenantes :
50 % des bénéfices reviennent à BP et à ses partenaires.
25 % sont attribués à la Mauritanie, ce qui représente environ 10 % du montant total des revenus.
25 % sont destinés au Sénégal, également équivalents à 10 % du montant total des revenus.
Cette structure de répartition soulève des questions sur l’équité et la durabilité des retombées économiques pour les deux pays, surtout en ce qui concerne leur capacité à maximiser les bénéfices de leurs ressources naturelles.
Retombées pour la Mauritanie
Pour la Mauritanie, la vente de cette première cargaison de gaz représente une opportunité significative de diversification économique. Avec une part de 25 % des bénéfices, le pays peut espérer générer des revenus supplémentaires qui pourraient être investis dans des secteurs clés tels que l’éducation, la santé et les infrastructures. Cependant, il est crucial que ces revenus soient gérés de manière transparente et efficace pour éviter les écueils de la « malédiction des ressources », où les pays riches en ressources naturelles ne parviennent pas à traduire leurs richesses en développement durable.
Retombées pour le Sénégal
De son côté, le Sénégal, qui partage également les bénéfices de cette exploitation, voit dans cette vente une occasion de renforcer sa position en tant que hub énergétique en Afrique de l’Ouest. Les revenus générés pourraient contribuer à financer des projets d’infrastructure et à stimuler la croissance économique. Toutefois, comme pour la Mauritanie, le défi réside dans la gestion de ces ressources et dans l’assurance que les bénéfices profitent à l’ensemble de la population.
Au final, la vente de la première cargaison de gaz du champ Tortue/Ahmim est un événement marquant pour la Mauritanie et le Sénégal, symbolisant le potentiel de collaboration entre les deux pays dans le secteur énergétique. Cependant, les retombées économiques de cette exploitation dépendront largement de la manière dont les revenus seront gérés et investis. Une approche proactive et transparente sera essentielle pour garantir que cette ressource naturelle devienne un moteur de développement durable et inclusif pour les deux nations. Les gouvernements devront également veiller à établir des cadres réglementaires solides pour encadrer l’exploitation des ressources et maximiser les bénéfices pour leurs citoyens.
Rapide info avec agences