Accueil |

Ministère de la Pêche, des Infrastructures Maritimes et Portuaires

Pour analyser le Ministère de la Pêche, des Infrastructures Maritimes et Portuaires, il est utile d’examiner les atouts, les faiblesses et les perspectives de ce secteur stratégique pour la Mauritanie, un pays dont l’économie dépend fortement de ses ressources halieutiques.

Atouts :
Richesse en ressources halieutiques :
La Mauritanie dispose d’une zone économique exclusive (ZEE) riche en poissons grâce aux courants marins favorables (notamment le courant des Canaries). Les espèces comme les céphalopodes, les crustacés, les thons et les petits pélagiques abondent.
Position géographique stratégique :
Située entre l’Afrique de l’Ouest et l’Europe, la Mauritanie est un carrefour pour le commerce maritime régional et international.
Partenariats internationaux :
La signature d’accords avec l’Union européenne et d’autres partenaires (comme la Chine) renforce l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales.
Développement d’infrastructures portuaires :
Le port de Nouadhibou et celui de Nouakchott (Port de l’Amitié) jouent un rôle clé dans les activités de pêche et le commerce maritime.
Volonté politique :
La pêche est reconnue comme un pilier du développement économique, avec des réformes en cours pour renforcer la transparence et la durabilité.
Faiblesses :
Surexploitation des ressources :
Certaines espèces sont menacées en raison de pratiques de pêche non durables et de l’absence d’un contrôle strict des quotas.
Insuffisance des infrastructures :
Les capacités de transformation et de conservation des produits halieutiques sont limitées, ce qui réduit la valeur ajoutée locale.
Manque de surveillance et de contrôle :
La pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) reste un problème majeur dans la ZEE mauritanienne.
Faiblesse des compétences locales :
Une grande partie de la main-d’œuvre locale n’a pas les compétences techniques nécessaires pour travailler dans les industries de pêche modernes.
Dépendance aux partenaires étrangers :
Une grande partie des opérations (notamment la pêche industrielle) est dominée par des entreprises étrangères, ce qui limite les bénéfices pour l’économie locale.
Perspectives :
Renforcement de la durabilité :

La mise en œuvre de politiques de gestion durable (par exemple, le repos biologique, la limitation des licences) pourrait préserver les ressources halieutiques à long terme.
Modernisation des infrastructures :

L’amélioration des ports, des usines de transformation et des équipements de conservation pourrait augmenter la compétitivité du secteur.
Développement de la pêche artisanale :

Le soutien à la pêche artisanale permettrait de créer davantage d’emplois locaux et de promouvoir un modèle économique plus inclusif.
Diversification des marchés :

La recherche de nouveaux marchés en Afrique, en Asie et en Amérique du Nord pourrait réduire la dépendance aux exportations vers l’Europe.
Formation et transfert de compétences :

Investir dans l’éducation et la formation professionnelle pour développer des compétences techniques et managériales dans le secteur.
Intégration régionale :

Coopérer avec d’autres pays d’Afrique de l’Ouest pour harmoniser les politiques de gestion des ressources marines.
Conclusion :
Le secteur de la pêche en Mauritanie est un levier crucial pour le développement économique. Toutefois, il nécessite des réformes pour surmonter ses défis, notamment la gestion durable des ressources et l’amélioration des infrastructures locales. Avec une vision stratégique bien mise en œuvre, ce secteur pourrait devenir un moteur de croissance durable et de création d’emplois pour le pays.

Encadré

Le Ministère de la Pêche, des Infrastructures Maritimes et Portuaires et le Ministère du Sénégal

Le Ministère de la Pêche, des Infrastructures Maritimes et Portuaires et le Ministère du Sénégal entretiennent une relation structurelle et fonctionnelle dans le cadre de la gestion des affaires publiques, des ressources marines, et des infrastructures liées au secteur maritime. Voici les principales relations entre ces entités :

1. Coordination des Politiques Nationales
Le Ministère de la Pêche, des Infrastructures Maritimes et Portuaires (MPIMP) est une composante du gouvernement sénégalais. Il agit en conformité avec les directives générales et les priorités définies par l’État du Sénégal, sous la supervision du Premier ministre et du Président de la République.

2. Missions Spécifiques du MPIMP
Gestion des Ressources Halieutiques : Le MPIMP est responsable de la gestion durable des ressources marines et halieutiques, un secteur stratégique pour l’économie du Sénégal.
Développement des Infrastructures Maritimes : Il supervise la construction, la modernisation et l’entretien des ports, des quais de pêche, et des infrastructures maritimes pour favoriser le commerce et la pêche.
Surveillance et Régulation : Il joue un rôle dans la lutte contre la pêche illégale et la régulation des activités maritimes.
3. Collaboration Interministérielle
Le MPIMP collabore avec d’autres ministères pour atteindre des objectifs communs, notamment :

Ministère de l’Environnement et du Développement Durable : Pour la préservation des écosystèmes marins et côtiers.
Ministère des Finances et du Budget : Pour le financement des projets maritimes et la gestion des ressources financières allouées.
Ministère du Commerce : Concernant l’exportation des produits de la pêche.
4. Appartenance au Système Administratif National
Le MPIMP fait partie du cadre institutionnel sénégalais. Ses politiques et actions doivent être alignées avec le Plan Sénégal Émergent (PSE), qui guide le développement économique et social du pays.

5. Relations avec le Cadre International
Le Sénégal étant signataire de plusieurs conventions internationales (ex. la FAO, les accords de pêche), le MPIMP représente l’État dans les négociations internationales sur les questions maritimes et halieutiques.

Bref, le Ministère de la Pêche, des Infrastructures Maritimes et Portuaires agit comme un organe spécialisé du gouvernement sénégalais, avec une mission bien définie dans la gestion des ressources maritimes et le développement des infrastructures portuaires, tout en restant en interaction constante avec les autres ministères et institutions de l’État.

En Mauritanie, le cadre institutionnel et les relations entre le Ministère des Pêches et de l’Économie Maritime (MPEM) et les pêcheurs sénégalais s’inscrivent dans un contexte de coopération bilatérale, de gestion des ressources halieutiques partagées, et de régulation des activités de pêche. Voici une analyse détaillée du cadre mauritanien et des relations avec les pêcheurs sénégalais :

1. Cadre Institutionnel du Ministère des Pêches et de l’Économie Maritime (MPEM)
Le MPEM en Mauritanie est chargé de :

La gestion des ressources halieutiques : Garantir une exploitation durable des ressources marines, notamment dans les eaux riches de la zone économique exclusive (ZEE) mauritanienne.
Le développement économique : Maximiser les revenus de la pêche, qui représente une part importante du PIB mauritanien.
La réglementation et le contrôle : Veiller au respect des quotas, des licences de pêche, et à la lutte contre la pêche illicite.
Le développement des infrastructures maritimes : Ports de pêche, unités de transformation, et bases logistiques pour les activités maritimes.
2. Ressources Halieutiques Partagées
La Mauritanie et le Sénégal partagent des ressources halieutiques dans la région maritime ouest-africaine, une zone reconnue pour sa biodiversité marine exceptionnelle. Les deux pays doivent gérer conjointement les stocks de poissons migrateurs tels que les sardinelles, les thons, et les mérous.

Richesse des eaux mauritaniennes : Les eaux mauritaniennes abritent des zones de pêche très productives grâce aux remontées d’eaux riches en nutriments (upwelling).
Défis de gestion durable : La pression sur les stocks halieutiques due à la demande croissante des pêcheurs locaux et étrangers.
3. Relations Bilatérales et Accords de Pêche
Les relations entre la Mauritanie et le Sénégal en matière de pêche sont encadrées par des accords bilatéraux, qui visent à réguler l’accès des pêcheurs sénégalais aux eaux mauritaniennes.

Points clés des accords :
Licences de pêche : La Mauritanie délivre des licences spéciales aux pêcheurs sénégalais, notamment pour les pirogues artisanales.
Zones d’accès : Les accords définissent les zones de pêche accessibles aux Sénégalais pour éviter les conflits avec les pêcheurs mauritaniens.
Partage des bénéfices : Les revenus générés par ces licences contribuent à l’économie mauritanienne, tout en soutenant les communautés sénégalaises de pêcheurs.
Suivi et contrôle : Les deux pays collaborent pour surveiller les activités de pêche et lutter contre les pratiques illégales.
4. Problématiques et Défis
Malgré les accords, plusieurs problématiques subsistent :

Conflits locaux : Des tensions peuvent surgir entre pêcheurs mauritaniens et sénégalais, notamment en période de forte concurrence.
Surpêche et durabilité : La surexploitation des ressources menace les stocks halieutiques, nécessitant une coopération renforcée.
Conditions de travail : Certains pêcheurs sénégalais se plaignent des coûts élevés des licences et des restrictions imposées par les autorités mauritaniennes.
Pêche illégale : Des activités non déclarées, souvent menées par des acteurs étrangers, affectent la gestion des ressources.
5. Initiatives pour Améliorer les Relations
Pour renforcer la coopération, plusieurs initiatives ont été mises en place :

Dialogue régulier : Les gouvernements mauritanien et sénégalais tiennent des réunions bilatérales pour ajuster les accords.
Soutien aux pêcheurs artisanaux : Des projets régionaux financés par des partenaires internationaux visent à améliorer les conditions des pêcheurs, notamment pour l’accès aux infrastructures et aux financements.
Protection des écosystèmes : Les deux pays collaborent dans des projets de conservation, comme la création d’aires marines protégées transfrontalières.
En résumé, le cadre mauritanien pour la gestion des pêches repose sur une approche réglementée et orientée vers la durabilité, tout en maintenant des relations pragmatiques avec les pêcheurs sénégalais à travers des accords bilatéraux. Cependant, une collaboration plus étroite est nécessaire pour résoudre les défis persistants liés aux tensions, à la surpêche, et à la protection des ressources marines.

Articles similaires