*Cités patrimoniales : Profondeur des objectifs. Et les dimensions de la transformation*
*Cités patrimoniales : Profondeur des objectifs. Et les dimensions de la transformation*
Mohamed Isselmou Soueidate
Depuis des milliers d’années, notre pays est le carrefour de multiples cultures, un communicateur de différentes nationalités et un incubateur de multiples civilisations. Les cités archéologiques (Chenguitti, Tichittt, Oualata, Ouadane) ne sont que la preuve vivante de l’importance historique de cette terre et de ses habitants.
Début décembre 1996, ces villes ont été inscrites sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, une reconnaissance non seulement de leur valeur historique, mais aussi des efforts de ceux qui ont refusé d’ignorer l’héritage de leurs pères et grands-pères malgré les chemins changeants de l’interaction humaine et la boussole changeante des intérêts au fil des décennies, préservant ainsi des repères qui sont devenus des témoins des étapes de la prospérité scientifique et économique qui ont laissé une empreinte immortelle sur la civilisation humaine.
L’organisation d’un événement culturel majeur de l’envergure du Festival de la ville antique est une occasion unique de présenter de manière globale notre patrimoine culturel national. C’est également une occasion d’évoquer la gloire de notre histoire ancienne et de s’efforcer de raviver les points communs entre tous les groupes ethniques, partie de la même société.
Il va peut-être sans dire qu’un événement de cette forme, de cette ampleur et de ce contenu aura sans aucun doute l’avantage de permettre à ces villes de retrouver leur statut de phares de l’influence et du savoir scientifiques, ainsi que les opportunités offertes par la science, les activités qui développent, contribuent et renforcent l’image nationale de l’Université.
Le président de la République, Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a émis une directive lors de la 9e édition du festival de musique organisé dans la ville de Chenguitti, appelant à une réévaluation du festival afin d’assurer l’incarnation de la parole du Tout-puissant : « Mais ce qui profite aux hommes reste sur terre. » Ce jour-là a marqué un changement profond dans la forme, le contenu, et même les dimensions du festival.
Fidèle à sa promesse, le Festival des villes anciennes a été restructuré dans sa forme, son contenu et ses dimensions. La dixième édition s’est déroulé dans la ville de Ouadane avec un nouveau titre, « Cités du patrimoine », un volet de développement doté de plusieurs milliards et un discours historique de Son Excellence le président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, qui a posé les bases d’un projet de transformation sociétale sécuritaire basé sur la consécration des valeurs de citoyenneté, la promotion des concepts d’égalité et la consolidation des fondements de l’Etat du droit et des institutions.
Si les dimensions du volet développement sont limitées dans le temps et l’espace de par son rôle dans l’amélioration des conditions des habitants et leur fixation à leur place, le contenu du discours de Son Excellence le président de la République dépasse l’espace, le temps et le contexte. Son Excellence aurait pu parler de purifier notre patrimoine culturel des préjugés et des faux stéréotypes dans son discours à l’occasion de la glorieuse Fête de l’Indépendance nationale ou à toute autre occasion, mais il a choisi de donner au Festival des Cités patrimoniales une nouvelle dimension basée sur l’évocation du patrimoine culturel national et de travailler à le faire revivre d’une manière qui assure la légalisation des fondements de l’identité nationale et établit un avenir basé sur la consécration de l’unité nationale, renforçant la cohésion sociale et les liens de parenté, d’amour et d’harmonie entre les membres d’une même communauté.
Dans un effort pour inscrire cette vision, « l’appel de Jowol » en est venu à constituer une charte éthique et sociale adoptée par diverses élites nationales, forces vives, politiciens et citoyens ordinaires, en tant qu’initiative nationale visant à renforcer la cohésion sociale et à consolider les valeurs d’égalité et de justice, en mettant l’accent sur la reformulation de la relation entre le citoyen et le patrimoine culturel d’une manière qui renforce l’appartenance nationale et approfondit le sens de la responsabilité collective.
La présence des premiers responsables de l’événement culturel aux niveaux international et régional ( le directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’Éducation, la Science et la culture, le directeur général de l’Organisation Mondiale islamique pour l’Éducation, la Science et la culture, le directeur général de l’Organisation arabe pour l’éducation, la culture et la science et le directeur de l’Institut du monde arabe à Paris… Parmi les invités de la treizième édition des villes du patrimoine, une appréciation claire des efforts déployés et une reconnaissance explicite de l’efficacité des approches adoptées, un effort qui est crédité aux organisateurs de cette édition parmi un certain nombre d’améliorations qui comprenaient divers aspects du festival.
L’insistance de Son Excellence le président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, à procéder à la concrétisation du projet de transformation sociétale sécuritaire et son appel à un don national inclusif fort pour changer les mentalités négatives et se débarrasser de tous les préjugés étroits, discours de haine et tendances d’arrogance, pour mettre toutes les élites nationales et toutes les forces vives du pays face à leurs responsabilités historiques de contribuer concrètement et positivement à faire la transformation souhaitée pour assurer la fortification à notre peuple avec une histoire et un avenir commun.
Le Festival des Cités du Patrimoine, avec ses nouveautés, reflète la profondeur des objectifs que nous aspirons à atteindre en République islamique de Mauritanie sur le terrain et les dimensions de la transformation, qui est devenue le titre d’une marche culturelle et d’un développement prometteur. Ce festival n’est plus seulement une célébration, mais un engagement national à poursuivre la marche vers un développement global et durable qui valorise le statut et le patrimoine du pays dans le présent et l’avenir, et établit une vision ambitieuse qui fait du patrimoine un pont traversant notre pays vers des horizons plus lumineux.