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Au moins 28 personnes sont mortes dans une pirogue

28 personnes sont mortes dans la pirogue qui demandait de l'aide sur la route des îles Canaries : "Ils les ont abandonnées pour mourir"

La pirogue a quitté le Sénégal le 21 octobre et est arrivé en Mauritanie ce matin. Une ONG a donné dimanche aux équipes de secours la position de la barge, mais aucune opération n’a été déclenchée.
Ce matin, la pirogue dans laquelle voyageaient 150 personnes et qui a appelé les secours dimanche depuis l’Atlantique est arrivée en Mauritanie. Le bateau a atteint le pays africain par ses propres moyens avec deux corps à bord et après avoir jeté par-dessus bord les corps de 26 autres migrants. Par ailleurs, comme le rapporte le collectif Caminando Fronteras, 37 survivants se trouvent dans un état critique. La barge est partie le 21 octobre de Niodior, au Sénégal. Ce dimanche, les occupants ont demandé de l’aide à l’ONG Alarm Phone via un téléphone satellite. Ils ont également indiqué leur position exacte. Aucune opération de sauvetage n’a toutefois été déclenchée.
Les autorités mauritaniennes ont informé Caminando Fronteras que parmi les survivants se trouvent six femmes et quatre enfants. Les propres proches des occupants ont confirmé qu’il s’agissait de la même pirogue qui avait été laissée au secret dimanche dernier.  »C’est ce que notre organisation constate chaque jour, mais nous pensons que cette tragédie montre clairement quelle est la politique de contrôle de l’immigration que l’Espagne mène avec ses pays collaborateurs, avec ces accords d’externalisation. Ils laissent des gens mourir. Parfois, nous ne le voyons pas aussi clairement parce que la mer fait son travail, mais cette fois-ci, nous avons vu comment, en occupant des postes, tout le monde s’est renvoyé la balle, jouant avec la vie des gens », soulignent-ils de Caminando Fronteras.
De Maritime Rescue, ils ont déclaré aux îles Canaries. Maintenant que, comme il s’agit d’une zone de sauvetage partagée avec le Maroc, Rabat avait coordonné l’opération « dès le premier instant », puisque la barge se trouvait à environ 80 milles du Sahara occidental. Ce mercredi, le Centre marocain de coordination des secours maritimes (CCRM) a assuré ce journal que la pirogue se trouvait déjà dans les eaux mauritaniennes et que ce pays deviendrait responsable du sauvetage.

Lundi, des migrants ont signalé que le moteur était en panne, laissant la barge à la dérive. Les conditions météorologiques se dégradaient, avec des vagues de plus de deux mètres de haut et des vents soufflant à 40 kilomètres par heure. Depuis, plus aucune nouvelle n’est arrivée du cayuco. « Nous continuons d’appeler les personnes à bord du navire, mais il n’est pas possible de les contacter », a déclaré Alarm Phone dans un communiqué publié sur son site Internet.

Ce mercredi, l’ONG craignait déjà le pire. « Plus de quatre jours après notre alerte, aucun secours n’est en vue. Madrid refuse de coordonner le SAR, même si le cayuco se trouve déjà dans les eaux espagnoles. Nouackhott n’a pas encore eu la chance de les retrouver. Nous exhortons Madrid à assumer ses responsabilités avant qu’il ne soit trop tard », ont-ils publié ce mercredi sur leur compte X avec le hashtag #NoDejesQueSeAhoguen.

Source: eldiario.es

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