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Migration: un “miraculé” de la traversée du Sahara alerte sur ses dangers

Migration: un “miraculé” de la traversée du Sahara alerte sur ses dangers
Candidat malheureux à l’immigration clandestine en Europe, Robert Lipothy est retourné au Cameroun en 2005. Désormais, il sensibilise les jeunes aux dangers de l’immigration clandestine, via son ONG Areec.

Cela n’est nullement une révélation pour Robert Lipothy. Ce Camerounais, candidat malheureux à l’immigration clandestine en Europe, connaît bien ces pièges.

“La route du Sahara fait plus de morts que la Méditerranée. J’en parle dans mon ouvrage De Yaoundé à Melilla – Cahier de mon aventure”, paru en 2021”, affirme Robert Lipothy à TRT Français.

“Je fais des témoignages des corps en putréfaction, des ossements humains, des migrants enterrés hâtivement, tout au long du voyage d’Agadez au Niger jusqu’aux confins du Maroc. Je parle même d’un compagnon qui décède au cours du voyage”, déclare-t-il.

Le témoignage glaçant de Lipothy confirme les observations du rapport de l’OIM et du HCR sur la dangerosité de l’immigration clandestine dans le désert du Sahara.

Au Sahara, souligne-t-il, “ce sont des convois entiers de migrants qui disparaissent souvent, avec des centaines de personnes victimes de soif, de déshydratation, d’insolation, de famine, de maladie ou de diverses violences et abus”.

Ayant côtoyé la mort de près, Robert Lipothy se considère comme “un miraculé” de l’immigration clandestine. Avec quelques “compagnons de misère”, il a créé l’ONG Areec (Association de rapatriés et de lutte contre l’immigration clandestine au Cameroun), pour sensibiliser la jeunesse sur “les risques et les pièges” de l’immigration clandestine.

“L’absence de médiatisation cache le drame qui se joue au Sahara et donne l’impression que la Méditerranée est plus dangereuse que la route du désert”, déplore l’activiste.

De nombreuses ONG européennes comme SOS Méditerranée, Sea Watch, Sea Eyes entre autres, témoignent constamment du drame des candidats à l’immigration européenne via la Méditerranée. Tout le contraire du Sahara qui reste encore dans une espèce de zone d’ombre.

“Il faut une réelle sensibilisation, à la dimension de ce qu’on a fait pour lutter contre le Covid-19 ou contre le Sida. Il faut mettre les moyens conséquents. Dans un pays comme le Cameroun, il n’y a jamais eu de campagne de sensibilisation nationale sur les dangers de la migration clandestine”, s’offusque-t-il.

Préconisant “une synergie entre les institutions dans les pays de départ, de transit et d’accueil”, il demande l’implication de la communauté internationale “qui doit mener des plaidoyers auprès des États”.

De l’observation attentive des réalités du terrain, l’activiste déplore “l’organisation, la structuration d’une industrie de l’immigration clandestine”, dans les pays riverains du Maghreb. “Que ce soit au Mali, au Niger ou en Mauritanie, les gens sont bien organisés pour gagner le maximum d’argent en toute impunité, sur la souffrance des gens”, poursuit l’activiste.

C’est pourquoi il plaide pour une lutte sans répit contre les passeurs.

”Nous pensons que s’il n’existe plus de passeurs, le problème sera réduit à sa plus simple expression”, lance-t-il, avant de déplorer en premier “la mal gouvernance dans les pays de départ qui jette des milliers de jeunes Africains sur le chemin de l’immigration clandestine”.

En attendant, Robert Lipothy et les membres de son ONG (Areec) “cultivent leurs jardins”, grâce à la création des plantations de banane plantain. De quoi rendre les anciens migrants autonomes.

TRT Français et agences

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