PROFIL DE CAS : BIRAM DAH OULD ABEID, le « Sonko » de chez nous.

Mohamed Ould ChighaliPROFIL DE CAS : BIRAM DAH OULD ABEID, le « Sonko » de chez nous.

Il est difficile de tracer le portrait d’une personnalité publique comme celle de Biram Dah Ould Abeid. Intellectuel, noir, personnalité publique et politique, descendant d’esclaves, Biram Dah Ould Abeid est un phénomène incroyable.

Etudes de  droit etdl’histoire dans la prestigieuse Université Cheikh Anta Diop de Dakar, et  très tôt après des études réussies (Diplôme d’Etude Universitaire Approfondi), il s’est lancé dans le social et humanitaire politiques. Il milite au sein de l’ONG  SOS Esclaves de Boubacar Ould Messoud, un descendant d’esclaves  lui aussi issu du Trarza, la même région que celle de Biram.

Jaloux peut être du succès et des performances obtenues par Boubacar Ould Messoud (son ainé) et par la percée de ce dernier sur la plan international, et l’afflux des devises, Biram Dah Ould Abeid fonde en 2008, l’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), à  laquelle il profile la mission d’une organisation de masses pour la  lutte contre l’esclavage et  qu’il dirige lui-même.

Il fractionne son mouvement en deux branches, l’une politique ce qu’il ne cesse de répéter dans ses discours de rassemblements et l’autre, sans jamais l’avoir dit, peut-être sous-entendu,   une branche armée. 

Biram Dah Ould Abeid est un mauritanien, descendant d’esclaves, né d’un mariage contracté entre un arrière-grand-père (descendant d’une race qu’il ne précise pas) et une arrière-grand-mère d’origine Bambara, sans doute vendue aux maures à l’époque par Samory Touré peut-être contre une poignée de sel ou une pincée de tabac à chiquer comme s’était souvent le cas.

Un intellectuel qui se croit plus intelligent que les autres.

Biram Dah Ould Abeid a fait de très bonnes études. Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) de la prestigieuse Université Cheikh Anta Diop de Dakar après un virage raté à l’université de Nouakchott à cause de la pauvreté. Il est intelligent et polyglotte. Il maitrise incroyablement bien la langue de Molière qu’il manipule avec aisance et fluidité. Par ailleurs il parle  d’une manière incroyablement maitrisée le Hassania, la langue des maitres de ses parents, descendants de l’esclavage coutumier qui est pratiqué depuis la nuit des temps dans ce pays où la classification sociale est entretenue par une tradition qui piétine parfois  sur tous les droits humains, même les plus élémentaires. Biram Dah Ould Abeid parle le poular et le  wolof deux  langues  vernaculaires qui contribuent à sa proximité avec les autres composantes ethniques défavorisées.

Biram Dah Ould Abeid, est un fauve politique. C’est la bête noire des régimes qui se sont succédés ces vingt dernières années. Depuis 2008, date à laquelle il avait décidé de voler de ses propres ailes pour lutter contre l’esclavage au moyen de son organisation, il n’a jamais donné répit ni au maintien de l’ordre ni à la justice.

Il a toujours été pour les gouvernements successifs un fer galvanisé à retordre. Véritable Messie du soulèvement populaire, un Sékou Touré de la facilité du mot et du verbe, Biram Dah Ould Abeid n’a jamais cessé partout où qu’il se trouve dans le monde de se lancer dans des campagnes sulfureuses de dénigrement de son pays qu’il est allé même jusqu’à qualifier de pays d’apartheid. 

En Mauritanie, sa politique prône toujours le soulevant des masses harratines contre les injustices du  système qu’il combat en combinant la violence, le soulèvement et la désobéissance civile.

 

Un homme qui franchit toutes les lignes rouges.

En avril 2012, au cours d’une manifestation à Nouakchott, et épaulé par  une communication préméditée,  il brûle en public et en direct des ouvrages du droit musulman malikite textes de référence pour des millions de musulmans à travers le Monde qu’il juge injustes à l’égard des esclaves.

Ce geste va lui couter la colère des musulmans de son pays mais également  de tous les autres du monde entier. Mais cette opération de communication préméditée et spectaculaire, véritable provocation du monde islamique, lui servira lui pour  rehausser son image de révolté aux yeux des occidentaux et des ennemis de l’islam.

Mais au-delà même de cet objectif qu’il cherchait à atteindre en prenant un risque très grave l’ »esclave insoumis » avait  atteint un autre objectif ; Celui d’inculquer  aux adeptes de son style violent et provocateur, (pour la plupart des  jeunes de cette génération sans repère),  que la lutte contre l’esclavage peut franchir toutes les lignes rouges même celles qu’imposent  la religion, l’ordre public, la discipline ou le bon sens.

Distingué en 2013 par l’ONG irlandaise Front Line Defenders  et au cours de cette même année  par le Prix des droits de l’homme des Nations unies, honoré en 2017 par un   Prix de l’Association Internationale Mémoires et Partages, Docteur honoris causa de la Katholieke Universiteit de Leuven, Biram Dah Ould Abeid est une personnalité politique ambigüe et très controversée.

Il puise sa popularité dans une communication très forte qui lui donne accès à beaucoup de plateaux de télévisions du monde où il vient mentir ou dire la vérité selon sa convenance, mais toujours  dans les deux cas, de manière très intelligente pour donner de la valeur ajoutée par des mots ou des verbes clés  à ses déclarations ce qui lui attire de la sympathie et de la compassion de ses auditeurs.

Piquer l’argent du contribuable américain pour « sodomiser » les esclaves par des promesses.

Ses mises en scène bien rôdées renforcent toujours son image devant les occidentaux et les américains qui croient voir en lui un leader d’avenir à même de faire mettre fin définitivement l’esclavage en Mauritanie. Mais aussi, ses mises-en-scènes mettent en confiance ses admirateurs pour les convaincre plus tard de renflouer ses comptes bancaires domiciliés au Sénégal, selon   certains de ses détracteurs pour l’achat d’immeubles ou le blanchiment des fonds d’aide à son ONG.

Les fonds collectés ou les biens « malhonnêtement acquits » au  dos  des victimes de l’esclavage qui croupissent sous le poids de la misère et de la pauvreté dans les Adwabas, passent parfois aussi par un circuit très complexe pour alimenter des cartes de crédits bancaires qui servent à payer les factures des hôtels de plusieurs étoiles ou à régler  les dépenses des grandes surfaces en France, en Belgique ou aux Etats-Unis.

Biram Dah Ould Abeid est un rebêle. Un homme qui a une telle soif du pouvoir qu’il est capable de vendre son âme au diable ou de brader l’image de son pays pour une poignée de dollars ou quelques billets d’euros.

Après donc s’être éloigné de ses ainés Massaoud Ould Boulkher (le sage timonier de la lutte contre l’esclavage), Boubacar Ould Messoud (le vétéran de l’abolition de l’esclavage), Boidjiel Ould Houmeid (cette mixture de maure noir et de maure blanc), Ahmed Ould El Haimer paix à son âme (l’aristocrate hartani) et les autres, Oumar Ould Yali (le sage, son inséparable compagnon de lutte), Sghair Ould M’Bareck, Braika Ould M’Bareck, Tidjiani Youssouf Sylla, tous ces leaders harratines  qui luttaient aussi  pour l’abolition de l’esclavage mais  par la voie pacifique et politique, Biram Dah Ould Abeid s’est forgé sa propre label. Un label teinté de violence verbale où l’arme de destruction massive est le discours de haine qui tend à éloigner les harratines des maures et les noirs des maures.

Biram Dah Old Abeid est une curiosité publique ambiguë très violente verbalement qui souffle le chaud ou le froid selon son propre tempérament. C’est une sorte de thermomètre qui fonctionne au mercure financier qu’il se procure chez les européens et les américains par une mendicité qui s’exerce à travers des ambassadeurs noirs ou négros mauritaniens  refugiés dans ces deux continents.

 

Un homme éparpillé entre ses intérêts personnels et la calomnie des autres.

Biram Dah Ould Abeid est une espèce de girouette qui tourne dans le sens de ses intérêts financiers et matériels. C’est un migrant politique. Ce que confirme d’ailleurs sa proximité occasionnelle avec les présidents, quand il cherche à renflouer ses caisses et ce qui fait taire « sa résonnance » lorsqu’il encaisse le pognon. 

Il avait un moment   flirté avec le régime de Ould Taya. Ensuite il s’était fiancé avec le régime de Ould Haidalla, avant de se marier avec le régime de Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Après son divorce avec ce dernier régime, il s’était lancé dans un mariage  « Siriya » avec le  régime de  Ould Abdel Aziz, pour finir dans les bras du régime de Ould Ghazouani qu’ il avait quitté pour  infidélité.

Le parcours de Biram Dah Ould Abeid aurait pu être un parcours sans faute. Mais malheureusement pour lui, après le spectaculaire décollage en piquée (entre 2014 et 2019), le trajet a été perturbé par des coups qui lui ont été portés. 

Un premier coup reçu lui sera fatal. C’est celui de la séparation de corps suivie d’un divorce avec Saad Ould Louleid. Ce divorce sous fond de dénonciation calomnieuse de Saad Ould Louleid à l’égard de son ancien compagnon de lutte, avait révélé au grand jour les manœuvres et manigances sécrètes de Biram Dah Ould Abeid, qui, selon son ancien bras droit (ou bras gauche ?), encaissait les contributions des organisations humanitaires européennes et américaines à l’insu des organes dirigeants de son Association. 

Un second coup porté allait blesser mortellement sa personnalité publique et politique et provoquer sa descente aux enfers. C’est cette « autoflagellation » qu’il s’était infligé lui-même en s’attaquant publiquement avec insolence inouïe et ingratitude à Ould Bouamatou le milliardaire mauritanien. 

Lors de la campagne de Biram à la présidentielle de 2019 Ould Bouamatou avait contribué à avec une enveloppe de 140.000.000 d’ouguiyas, (près 380.000 euros). Le mécène et homme politique mauritanien Ould Bouamatou avait également fait don aux prisonniers de l’IRA des événements dits de « déguerpissement », d’un montant de 58.000.000 d’ouguiyas. D’après des artistes qui étaient proches de l’IRA, Biram Dah Ould Abeid avait fait main basse sur les deux montants à l’insu de ses compagnons de lutte.

Quand l’affaire Ould Bouamatou avait éclaté, les descendants d’esclaves et militants du Mouvement IRA s’étaient sentis roulés dans la farine par Biram. Les plus responsables et les distingués de son mouvement abolitionniste   ont alors claqué la porte derrière celui qu’ils avaient commencé à traiter de truand et de   charlatan politique de basse gamme.

Biram Dah Ould Abeid est un grand leader politique.  Mais on a comme l’impression qu’il n’est ni un homme en bonne santé (parce que parfois il divague), et il n’est ni un homme malade mental parce que dans certaines de ses sorties il est toujours très lucide.  C’est un homme qui lutte pour la dignité humaine des harratines sans être lui-même respectueux de la dignité humaine des autres. 

Il s’avère être, d’une part, un homme qui jongle avec la naïveté des occidentaux qu’il trompe  par des discours « Mandelistes » rien que pour leur piquer leurs sous et d’autre part, il est un leader  qui,  dans son pays, jongle  par ailleurs  avec  les régimes en place  pour leur   soutirer par des approches de diversion, des avantages matériels et financiers en contre partie  de promesses qu’il ne tient jamais.

 

Un jongleur des mots et des sous en sens dessus-dessous.

Biram jongle également avec la naïveté des descendants d’esclaves qui, selon certains observateurs politiques (Youssouf Sylla ancien Sénateur entre autres) sont le dernier de ses soucis. Mais à ces descendants d’esclaves Biram Dah Ould Abed empruntait le statut social pour collecter des fonds en France ou aux Etats-Unis par le biais d’antennes locales administrées par des négros mauritaniens extrémistes refugiés dans ces pays ou par des harratines assimilés à des négro-mauritaniens qui font de la manche à travers des ONG locales fictives.

Biram Dah Ould Abeid est un danger public sécuritaire imprévisible. C’est un véritable volcan qui gronde quand il veut et qui fait éruption quand il veut et où il veut. C’est un jongleur de cirque qui manie la provocation des personnes de manière habile devant les militants de son parti lors de ses sorties populaires. 

Biram est capable de dire tout ce qu’il veut, à qui il veut, au moment où il veut et à l’endroit où il veut. Il s’est forgé sa propre stratégie ; Une stratégie, toujours la même, qui consiste à envoyer ses casseurs dans la rue pour pousser les autorités policières et judiciaires à le faire arrêter ou l’emprisonner.

Cette signature qu’il appose toujours au bas d’un comportement à haut risque pour la stabilité du pays, est une stratégie destinée à soulever les derniers militants de son mouvement  retranchés derrière ses slogans avariés, les  incitant à la haine et à la violence pour provoquer des affrontements avec les forces de l’ordre.

Biram Dah Ould Abeid est une personnalité publique, ingérable comme le dit de lui le célèbre avocat négro-mauritanien Lô Gourmo. Comme une tortue de Madagascar, il s’est enveloppé d’une carapace de protection, (son   immunité parlementaire) qui lui permet de prostituer sa politique entre des européens et des américains naïfs, des négros mauritaniens extrémistes, et une jeunesse harratine en perdition sociale, morale et religieuse, une jeunesse sans repère  qui est née  dans une époque où la dépendance de stupéfiants fait des ravages.

Un malade mental politique ou un politique malade mental ?

 

Biram Dah Ould Abeid n’a de respect pour personne. Ni de respect pour les maures blancs, ni de respect pour les maures noirs qui ne lui lèchent pas les bottes. Il n’a aucun respect pour les religieux, aucun respect pour les autorités publiques. Il considère les textes ou les lois en vigueur dans son pays comme du papier de toilette. 

Il puise sa force dans le respect aveugle qu’il voue à des institutions humanitaires et des organisations de la société civile en Europe ou aux Etats Unis, à des organisations internationales des droits humains qui commencent d’ailleurs à découvrir que « ce Ould M’Seyké » de l’humanitaire n’est pas plus et pas moins qu’un usurpateur du sort social des anciens esclaves et un semeur de troubles  euthanasié par ses intérêts personnels.

Biram Dah Ould Abeid  « le  Ousmane Sonko », mauritanien est avide de pouvoir, il croit pouvoir se retrouver   un jour dans le fauteuil du palais présidentiel, un fauteuil duquel malheureusement pour lui, (et il ne se rend pas compte), il s’éloigne à cause de ses turbulences politiques et ses appels à l’insurrection sociale.

Il vient de boucler la boucle de son parcours en sens interdit avec cette insolence verbale et les accusations graves portées à l’endroit du président de l’Assemblée Nationale, à l’égard du Ministre de la Défense et du président de l’UFP Mohamed  Ould Maouloud.  Et comme cela ne suffisait pas, il est allé mettre un désordre fou dans l’esprit des descendants d’esclaves de Tejakanit  mais aussi de leurs anciens maitres à R’Kiz lors d’un conflit sur la propriété terrienne.

Cette excursion insensée dans les provocations sans limites pourrait le faire retrouver face à des avocats au cours d’un procès qui pourrait être intenté contre lui pour faux en déclaration publique, incitation aux voies de faits et calomnie des autorités officielles.

C’est peut-être la fin d’un mythe qui n’en était pas vraiment un. Peut être plutôt, la fin pour un acteur de spectacles de mauvais gouts qui n’attirent plus des spectateurs parfois même de son propre camp.

Et c’est, peut-être enfin le prix à payer de l’insolence verbale qui colle à la personne d’une personnalité publique   descendante d’esclaves   dont la célébrité comme celle de Kunta Kinté était montée jusqu’au sommet de la gloire mais qui apparemment, cette fois est entrain de descendre aux enfers et peut être pour toujours.

Mohamed Chighali

Journaliste indépendant

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page