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Le Sénégal reporte la présidentielle après le tollé sur les candidats.

Le Sénégal reporte la présidentielle après le tollé suscité par la validation des candidats.

Le Sénégal, dans un geste sans précédent, a reporté les élections présidentielles
suite au tollé suscité par la disqualification des candidats de l’opposition.

Un premier lieu, les législateurs ont ordonné cette semaine une enquête sur la manière dont les candidats
ont été validés après l’indépendance de deux juges du Conseil constitutionnel, qui a arrêté la liste finale
des 20 candidats susceptibles de se présenter en février. Le président Macky Sall a annoncé
le report dans un discours à la nation, sans fixer de nouvelles dates.

« Notre pays est confronté depuis quelques jours à un différend entre l’Assemblée nationale
et le Conseil constitutionnel, en conflit ouvert sur fond d’une supposée affaire de corruption de juges »,
a déclaré Macky Sall.

En second lieu, il s’agit du premier report pour le Sénégal, qui a connu quatre transitions de pouvoir
largement pacifiques depuis son indépendance de la France en 1960 qui pourrait dissuader les investissements
dans une économie qui devrait se développer au rythme le plus rapide en près de cinq décennies.

Finalement, si Macky Sall est toujours au pouvoir après le 2 avril, date de la fin de son mandat, il sera un président ni légitime ni légal.

Ousmane Sonko, l’homme politique qui représentait la plus grande menace pour la coalition
au pouvoir, et Karim Wade, le fils du prédécesseur de Sall, Abdoulaye Wade, faisaient partie des personnes
omises de la liste des candidats contestant l’aspirant du parti au pouvoir, le Premier ministre Amadou Ba.

Le Département d’État américain pour une élection juste

Le Bureau des affaires africaines du Département d’État américain, dans un article sur X, a exhorté
les participants au processus électoral sénégalais “à s’engager pacifiquement dans l’important effort
visant à fixer rapidement ensuite une nouvelle date et les conditions d’une élection juste, libre et équitable ».

Dans un rapport publié le mois dernier, Human Rights Watch a aussi fait part de ses inquiétudes
quant à la crédibilité du vote, affirmant qu’il avait été miné par la répression de la dissidence
et par le ciblage de plus des partisans de Sonko.

Sonko a été disqualifié de la course le mois dernier après avoir été reconnu coupable de diffamation
pour avoir insulté le ministre du Tourisme et condamné ensuite à six mois de prison avec sursis, et il a mis
tout son poids derrière la campagne de Faye.

Sonko a également été arrêté pour viol en 2021, déclenchant par la suite des manifestations meurtrières, et
d’autres manifestations ont suivi aussi après sa condamnation deux ans plus tard.

Ba et Faye étaient tous deux des candidats tardifs à la course. Sall a approuvé Ba comme son successeur
choisi en septembre de l’année dernière après avoir exclu de briguer un troisième mandat, tandis que Faye
n’a été par ailleurs désigné candidat de l’opposition que le mois dernier.

Toutefois, Sall a réitéré qu’il démissionnerait après les élections.

Le Parti démocratique sénégalais de Wade a demandé un report de six mois du vote en raison d’irrégularités
dans le processus de validation, selon un communiqué envoyé par courrier électronique.

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