3 août, coup d’état pacifique en Mauritanie

3 août, coup d’état pacifique en Mauritanie.
Selon des informations provenant de Nouakchott, des troupes de la Garde présidentielle se sont déployées massivement dans toute la capitale et ont pris le contrôle des bâtiments gouvernementaux, y compris les bâtiments de la radio et de la télévision, et ont coupé la route menant au palais présidentiel dans ce qui semble être une tentative de coup d’État contre le président Ould Taya, qui est à Riyad pour présenter ses condoléances au roi Fahd.
Le correspondant de l’AFP a rapporté que les militaires mauritaniens, pour la plupart des membres de la garde présidentielle, ont organisé un coup d’État militaire à Nouakchott mercredi matin et se sont emparés du siège de l’État-major général et du bâtiment de la radio et de la télévision nationales en l’absence du président Maaouiya Ould Taya.

Pendant ce temps, Al Jazeera a déclaré que les forces de la Garde présidentielle mauritanienne étaient fortement déployées dans diverses parties de la capitale Nouakchott, en particulier autour de l’aéroport, de la radio, de la télévision et d’autres bâtiments gouvernementaux.
Un témoin a déclaré à Reuters que des coups de feu avaient retenti près du bâtiment présidentiel après que des soldats eurent encerclé la station de radio publique et bloqué les rues principales de la ville.
Reuters a cité des témoins disant que des soldats ont encerclé la station de radio publique en Mauritanie mercredi et bloqué les rues autour du bâtiment présidentiel pendant que le président Maaouiya Ould Sid Ahmed Taya était hors du pays.

Des soldats dissidents ont failli renverser le président Taya en juin 2003 au cours de deux jours de combats de rue à Nouakchott avant que les forces fidèles au président ne reprennent le contrôle.
Un employé du gouvernement qui habite près du bâtiment présidentiel a déclaré à Reuters : « toute l’armée est dans la rue.
Un opposant mauritanien qui se trouve à Paris a déclaré que ce qui se passe est un coup d’État contre le régime du colonel Ould Taya et que les putschistes contrôlent la situation.
Le ministre mauritanien de l’Intérieur, Ghali Ould Cherif Ahmed, a annoncé fin septembre que les autorités mauritaniennes avaient « déjoué une tentative de coup d’État«  et confisqué des armes qui devaient être utilisées dans la mise en œuvre d’un « stratagème criminel« .

Il a ajouté que les forces de sécurité ont arrêté dans le cadre de ce stratagème criminel « un certain nombre de personnes à Nouakchott, dont le capitaine Abderahman Ould Mini, qui était le cerveau de la tentative de coup d’État de juin 2003, ainsi que ses complices civils et militaires qui allaient participer«  à un acte criminel de sabotage et portant atteinte à la sécurité et à l’ordre.
De son côté, le directeur des opérations au Commandement d’État-major de l’Armée mauritanienne, le Colonel Alioune Ould Mohamed, a expliqué que « la plupart de ces armes qui étaient prêtes à l’emploi sont de fabrication soviétique‘‘.

Un communiqué diffusé par les médias officiels mauritaniens a annoncé hier le renversement du régime du président Ould Taya et la mise en place d’un conseil militaire pour diriger le pays.
Le communiqué ajoute que ces pratiques ont conduit à une grave déviation qui est devenue ‘‘ menaçante pour l’avenir de notre pays et que l’armée et les forces de sécurité ont décidé à l’unanimité de créer un conseil militaire pour la justice et la démocratie.
Le communiqué n’incluait pas les noms des membres du conseil militaire, mais des sources informées ont déclaré que parmi les nouveaux dirigeants mauritaniens figurent le colonel Ely Ould Mohamed Vall, directeur général de la Sûreté nationale, le colonel Mohamed Ould Abdel Aziz, commandant de la Garde présidentielle, et du colonel Mohamed Ould Ghazouani, directeur du renseignement militaire.