𝗤𝘂𝗮𝗻𝗱 𝘂𝗻 𝗰𝗶𝘁𝗼𝘆𝗲𝗻 𝗶𝗻𝘁𝗲𝗿𝗽𝗲𝗹𝗹𝗲 𝗹𝗲 𝗺𝗶𝗻𝗶𝘀𝘁𝗿𝗲 𝗱𝗲 𝗹’𝗲𝗻𝘀𝗲𝗶𝗴𝗻𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝘀𝘂𝗽𝗲́𝗿𝗶𝗲𝘂𝗿
Monsieur Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et des Technologies de l’Information DR. SIDI OULD SALEM
Faisant suite à la décision du dernier conseil de classe d’orienter ma petite sœur Khadjetou ment Mohamed Salem Ebou , Numéro de Baccalauréat: 32213. Elle a été orientée vers l’Institut Supérieur Des Sciences De La Mer (ISSM).
Je vous informe de mon total désaccord concernant ce choix. En effet, la filière que vous lui proposez ne correspond pas du tout à ses aspirations. Il me semble évident que ça ne lui sera pas profitable et la mènera sans aucun doute vers un échec scolaire.
Permettez-moi de vous expliquer la situation de ma petite sœur: Ma petite sœur a obtenu son bac 2020 avec une moyenne de 13,29 et une moyenne d’orientation de 15,01.
Elle a ainsi rempli son dossier via le site tewjih.com de la manière suivante : elle avait placé 19 vœux, son premier choix étant médecine, son deuxième, l’institut d’énergie à Nouakchott, et son troisième, l’ISCAE. Elle avait placé d autres filières également, puis finalement elle a été orientée vers l’Institut Supérieur Des Sciences De La Mer (ISSM) situé à Nouadhibou, qui était l’un de ses derniers vœux.
Vous imaginez une fille de 18 ans , avec ses parents qui habitent à Nouakchott, et qu’on envoie à Nouadhibou, une ville où elle ne connaît personne, où elle aura beaucoup de difficultés pour se déplacer, et rencontrera également des difficultés au niveau du logement.
Nous avons tenté de faire des réclamations à plusieurs reprises auprès du ministre de l’Enseignement Supérieur. Chaque jour, il se rendait à son bureau, mais on trouvait un gardien à la porte, qui nous affirmait que non, il n’y a personne, et que l’on ne peut pas faire de réclamation aujourd’hui.
Tout ceci nous montre que c’est très compliqué de prendre contact avec nos responsables en tant que simples citoyens, il n’y a pas de possibilité de prendre rendez-vous. La seule solution est de connaître quelqu’un qui connaît le ministre, ou être fils de ministre, ou sa femme, ou un proche, ou être le fils de général tel. C’est scandaleux, et c’est ce qui se passe en Mauritanie aujourd’hui.
Nous venons de célébrer les 60 ans d’indépendance du pays. Pourtant, on ne peut toujours pas réclamer nos droits d’une manière digne, correcte, et civilisée. Il faut vraiment être fils de général tel ou de fils de ministre ou son cousin pour bénéficier de ses droits.
Je n’ai aucun problème avec le ministre de l’Enseignement Supérieur , je ne le connais pas. La seule chose qui m’importe est ce qui arrive à ma petite sœur. J’ai beaucoup réfléchi avant de publier ce message, mais j’ai trouvé que la seule solution qui nous permettrait de revendiquer nos droits, c’est de publier ceci sur les réseaux sociaux.
J’espère que le ministre va réagir rapidement, parce que c’est grave. Le rêve de ma sœur était de réussir son bac brillamment, mais la fin de l’année scolaire 2020 a été très compliquée en raison du coronavirus. Ma ma petite sœur a failli perdre espoir. Pourtant, elle a su garder le cap et obtenir son bac. Elle mérite une meilleure considération quant à son orientation.
Mohamed Lemin Guewad