Mauritanie: le parti au pouvoir s’unit autour du nouveau président

Mauritanie: le parti au pouvoir s’unit autour du nouveau président et clôt l’ère Aziz
Mise à jour 28.12.2019 à 17:00 AFP
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Le parti au pouvoir en Mauritanie est réuni samedi en congrès pour élire une nouvelle direction fidèle au nouveau président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et consacrer la mise à l’écart de la scène politique de son prédécesseur anciennement tout puissant, Mohamed Ould Abdel Aziz.

Le congrès s’est ouvert la mi-journée dans la banlieue nord de Nouakchott, en présence de plus de 2.200 délégués venus de toutes les régions de ce vaste pays sahélien, a constaté un correspondant de l’AFP.

Ce sera l’occasion pour l’Union pour la République (UPR) « d’alléger ses statuts » et de s’ouvrir à de nouvelles formations, dont un parti de l’opposition, Adil, qui compte deux députés, et à des opposants au président Aziz ayant soutenu lors de sa campagne M. Ghazouani, élu en juin, selon le dirigeant par intérim de la formation majoritaire au Parlement, Mohamed Ould Abdel Vettah.

Une nouvelle direction –un président et cinq vice-présidents– doivent être élus dans la soirée, mais l’idée de changer le nom du parti n’a pas été retenue.

« Ghazouani est notre référence », affirme un des slogans qui défilent sur un écran géant devant les membres du parti fondé en 2009 par l’ex-président Aziz, marginalisé par ses anciens fidèles depuis son départ de la présidence début août.

« Le temps est au consensus autour de notre président Ghazouani, qui a convaincu tout le monde, y compris l’opposition. L’autre (Aziz), personne n’en parle plus, sauf dans les réseaux sociaux. Il doit prendre sa retraite », a déclaré à l’AFP Ahmed Ould Salem, l’un des congressistes pourtant connu pour avoir soutenu l’ancien président.

« Pour nous il s’agit d’une refondation du parti, qui accueille un sang nouveau », renchérit son voisin, Nagi Dah.

Arrivé à la tête de l’Etat par un putsch en 2008, puis élu en 2009 et 2014, M. Aziz a procédé l’été dernier à la première transition entre deux présidents élus dans ce pays secoué par de nombreux coups d’Etat de 1978 à 2008.

Il avait choisi comme dauphin Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, ex-chef d’état-major et jusque-là l’un de ses plus fidèles compagnons. Avant de passer la main, l’ex-président avait manifesté sa volonté de rester actif en politique en gardant le contrôle de son parti.

Mais depuis sa victoire en juin et sa prestation de serment le 1er août, M. Ghazouani a mis la main sur l’UPR, dont l’immense majorité des députés s’est ralliée à lui et s’est éloignée de son ex-mentor.

« L’UPR vit une crise profonde, elle subit une action de sape, anticonstitutionnelle, dans l’illégalité absolue, de la part de gens qui ne sont même pas membres du parti, sur ordre du pouvoir », avait dénoncé le 20 décembre avec amertume l’ex-président Aziz lors d’une conférence de presse boudée par les médias d’Etat.

AFP
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